Il y a quelques années, j'ai fait la passionnante découverte du livre de Charlie Gilkey, Start Finishing – How to go from idea to done.
Comme vous, probablement, j’ai des projets en suspens qui sommeillent dans mes placards. Des projets qui aspirent à voir le jour mais qui se retrouvent parfois inexorablement relégués au second plan par d'autres priorités.
Ce livre m'a apporté des outils pour concrétiser mes idées, les faire grandir, mûrir et enfin les voir prendre leur envol dans le monde.
Il amène cette perspective éclairante et mobilisatrice invitant à voir la vie non pas nécessairement comme une trame continue marquée de sinuosités mais comme une série de cycles donnant vie à des projets spécifiques. L’apprentissage d’un nouvel instrument de musique, le commencement d’un nouveau programme diplômant, un nouvel engagement communautaire, l’initiation d’un blog, le début d’une nouvelle carrière, la naissance d’un enfant, ouvrent, sous cet éclairage, un nouveau cycle qui aborde des enjeux inédits, nécessite de s'engager, active des apprentissages particuliers et mobilise de nouvelles compétences.
Parmi les nombreux projets que nous avons à réaliser, se trouve une classe particulière qu’il nomme projet « phare », Best work projects.
À quoi les reconnait-on ?
Ce sont des projets qui, lorsque nous y pensons et les évoquons, font naître une lumière singulière dans notre regard. Ce sont des projets qui sont alignés avec les valeurs qui nous sont chères et nos aspirations profondes. Ces projets nous procurent un sentiment de plaisir, de fierté, d’accomplissement. Ils sous-tendent un sentiment d’aptitude et de compétence. Ils ont un impact positif sur notre environnement personnel et/ou professionnel. Ils servent souvent de référence ou d'exemple à ce que nous faisons de mieux.
En dépit de ce tableau élogieux, ce sont des projets que nous avons pourtant tendance à reléguer au second plan. Leur réalisation pleine et entière exige en effet un effort de notre part que nous ne sommes pas toujours disposés à entreprendre. Elle repose sur une combinaison impliquant une plus grande conscience de soi et du monde autour de soi, de la résilience, un réel engagement, une meilleure gestion de son temps, une attention à ce qui nous anime en profondeur, de nouvelles dynamiques dans nos relations humaines, etc.
J'ai découvert que les projets sont à la fois des miroirs de ce qui se passe dans notre monde actuel et des ponts vers un monde meilleur. Les projets sont des miroirs parce qu'ils nous renvoient ce qui se passe réellement dans notre monde intérieur et extérieur […] Les projets sont des ponts, car ce n'est qu'en les réalisant que nous créons les chemins que nos âmes veulent emprunter. En créant et en changeant le monde, nous nous créons et nous nous changeons nous-mêmes. [1] [traduction]
En mai 2023, j’ai lancé mes premiers lab/ateliers, sortes de pépinières de projets. Je voulais créer un espace qui, en 2 à 3 heures — une durée suffisamment courte pour déjouer le critique intérieur souvent prompt à saboter nos envies de développement — puisse raviver l’étincelle créative et redonner vie à ces projets endormis.
J’ai choisi de les appeler « lab/ateliers » car ce terme m’inspirait à la fois l’espace expérientiel du laboratoire, où l’on explore des idées, méthodes ou solutions de manière créative et collaborative, et celui de l’atelier, où l’on façonne, construit et met en œuvre des compétences pratiques, artistiques ou techniques. L’appellation incarnait aussi l'idée de co-développement à travers l'innovation et l'expérience active.
Suivant un processus organique, ces lab/ateliers ont progressivement évolué, partant de la sphère familiale — ma mère qui donnait à ce moment une nouvelle direction à sa carrière, fut ma première participante ! — puis amicale, avant de s’étendre à des cercles professionnels. Les outils et processus se sont également affinés, enrichis de divers apports théoriques et appliqués au fil des cycles.
La majorité des rencontres s’est tenue au Crew Collective Café, un lieu emblématique du Vieux-Montréal, installé dans l’ancien siège social de la Banque Royale du Canada. Ce bâtiment, restauré avec soin et certifié LEED, combine l’élégance historique de ses plafonds voûtés, de ses colonnes en marbre et mosaïques au sol, avec des éléments modernes pour offrir un espace à la fois fonctionnel et accueillant.
En présentiel ou à distance, j'ai cherché à travers les lab/ateliers, à offrir un espace propice à un développement plus intégral. Un lieu qui permettrait d'explorer ses projets « phares » d'une façon expérientielle, mobilisant l’esprit, le cœur et le corps. Offrir l'étincelle nécessaire pour réactiver le potentiel latent. Élargir le champ de la conscience, affiner les sens, éveiller la curiosité et raviver l'énergie créatrice.
Suite au lab/atelier, il serait alors possible de décider de poursuivre son exploration par soi-même en intégrant les nouveaux éclairages obtenus à sa pratique quotidienne, d’opter pour un accompagnement personnalisé de développement intégral, d’intégrer un cycle d'ateliers complémentaires, ou encore rejoindre un groupe de co-création pour collaborer avec d’autres.
J'ai eu le privilège d’accompagner au sein des lab/ateliers, la vitalité lumineuse de divers projets. Parmi ceux-ci, un projet d'écriture initiant une carrière d’écrivaine, ou encore un autre visant à donner du sens à un parcours de vie. J'ai également soutenu une exploration du processus créatif, déclenchée par une invitation à collaborer avec un label musical. J'ai contribué à une réflexion photographique autour de deux projets : l'un finalisé, l'autre en suspens. L'exploration d'un projet dramaturgique a permis d'aborder les obstacles entravant sa progression. Enfin, j'ai accompagné un projet d'éco-entrepreneuriat, motivé par le désir d'intégrer une sensibilité écologique au quotidien, ainsi qu'une réflexion personnelle autour de la création d'un site internet pour un projet d'auto-entrepreneuriat.
Dissiper le brouillard
"Faire le point, quand on est dans le brouillard; voilà ! On est sur la route, on y voit plus rien et on croise Audrey, qui nous aide à revoir le chemin parcouru, qui dresse un plan, par un carnet personnel. On y réfléchit, on y revient… un moment d’arrêt pour mieux repartir et se rappeler que le brouillard se dissipe quand on avance". M.
Nourrir en profondeur
"Depuis cet atelier, les moments de réflexion ne cessent de nourrir ma vie personnelle [...] Participer à ce lab-atelier a été une expérience transformatrice, et je suis reconnaissante des perspectives nouvelles qu’elle m’a apportées." Aurélie
Mobiliser les différentes parties de soi
Depuis sa création en mai 2023, le Lab/atelier a évolué. La thématique « Sens & Orientation » s'est ajoutée à la thématique « Création & Développement », offrant ainsi une nouvelle dimension aux ateliers. Cette approche invite à insuffler davantage de sens et à développer une conscience plus claire de qui l’on est et de ses aspirations profondes dans les projets d’orientation professionnels et académiques.
À l'origine, j'avais envisagé d'appeler ces ateliers To see takes time. Voir demande effectivement du temps. Cette idée m’avait été inspirée par l'exposition consacrée à Georgia O’Keeffe, présentée au MoMA à New York à la même époque (du 9 avril au 12 août 2023), et nommée d’après une citation de l’artiste. Chaque atelier souligne l'importance du temps nécessaire pour mieux se comprendre et pour clarifier notre relation au monde, tout en reconnaissant la valeur de l’étincelle qui permet à la mèche de s’allumer.
C'est comme si nous avions tous une sorte d'arbre que nous aimons planter. Votre meilleur travail vous sert uniquement à planter cet arbre et à en récolter les fruits, tout en servant les autres par la même occasion.
Charlie Gilkey
[1] Gilkey, C. (2019). Start finishing: How to go from idea to done. Sounds True.
Se renseigner sur les dates des prochains lab/ateliers: accéder à l'application mobile du site ou me contacter.
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