C’est la rentrée, avec elle son lot d’effervescence, de bruit, d'agitation, de responsabilités, souvent synonymes de diminution du temps pour soi et parfois de réactivation du stress et de l’anxiété.
Prendre du temps pour soi, cultiver des activités qui nourrissent notre corps et notre esprit, trouver ce qui nous permet de nous sentir en vie et épanoui.e devient alors un défi.
Où trouver un refuge de tranquillité au cœur de l’agitation du monde? Où trouver des oasis de silence pour se ressourcer? Que pouvons-nous faire pour nous régénérer en profondeur même au milieu du chaos?
Un accompagnement de coaching en développement intégral est une façon d'entrer en contact avec cet espace-temps de ressourcement, de calme et de connexion aux différentes dimensions de son être, d'insuffler davantage de sens dans ses actions du quotidien pour une productivité renouvelée, holistique, équilibrée, épanouissante, durable et créative.
« Nous qui nous croyons libres d’agir ou de ne pas agir, nous sommes en réalité addicts à l’occupation. » [1]
Le silence, dans ce processus, joue un rôle essentiel. Il agit comme une source de régénération. Il nous permet de puiser dans notre propre sagesse intérieure et de trouver la clarté nécessaire pour avancer tout au long du parcours de développement personnel.
Cultiver les terres inexplorées du silence.
La science démontre que le silence agit sur différentes dimensions de notre être physique, mental et émotionnel. Il stimule en effet la créativité, la mémorisation, tout autant qu'il promeut la construction de soi. Sur le plan biologique, la déconnexion qu'il permet a le pouvoir de régénérer en profondeur notre cerveau, le libérant des toxines à l'origine de maladies neurodégénératives [1].
Dans son livre Cerveau & Silence [1], Michel Le Van Quyen explore différentes formes de silence et nous invite à en faire l'expérience restauratrice. J'aimerais ici vous en partager quelques bribes.
Le Silence corporel:
« Juste s’asseoir, juste observer, juste être ici et maintenant, sans chercher à atteindre quoi que ce soit de spécial. » p.26
Le Silence acoustique:
« (…) où existe-t-il un environnement sonore bénéfique pour le corps et l’esprit? Le résultat peut vous surprendre. Nul besoin de se retirer au fond d’une grotte ou dans un monastère perché au sommet d’une montagne: une simple promenade en forêt suffit. L’expérience nous est familière, mais combien d’entre nous ont essayé d’en tirer les véritables fruits?
Lors de votre prochaine sortie dominicale, tendez l’oreille. Au départ, vous n’entendrez qu’un grand silence. Mais vous percevrez très vite des micro bruits: des bruissements, des craquements d’arbres et de branches, des vols d’insectes, le chant des oiseaux, le murmure du vent…Là encore, le silence de la nature est empli de bruit.» p.75-76
Le Silence de la rêverie:
« Estampillée comme ridicule ou même dangereuse, la rêverie a donc été longtemps dévalorisée et largement sous-estimée. Pourtant, dans les dernières décennies, les psychologues ont commencé à comprendre que le vagabondage mental n’a pas que des inconvénients. L’une de ces premières vertus reconnues est de stimuler la créativité et d’offrir une stratégie pour résoudre des problèmes complexes. L’identification de la structure du benzène par Auguste Kekulé n’est qu’un parmi de nombreux exemples historiques de découvertes scientifiques ayant soudainement jailli dans un état de rêverie, sous la forme d’une illumination. » p.121-122
Le Silence de l’écoute:
« Fermez les yeux pendant deux minutes et comptez attentivement, un par un, les bruits qui vous entourent. Vous découvrirez facilement une dizaine de sons que vous n’aviez pas entendus, depuis un avion dans le ciel jusqu’à votre propre respiration - ces sons étaient déjà là mais ne parvenait pas à votre conscience. » p.153
« Le grand psychologue humaniste, Carl Rogers, créateur de l'écoute active (une méthode de communication bienveillante qui place la qualité d'écoute au cœur du processus; cette méthode encourage chacun lors d'une conversation à aider son interlocuteur à exprimer le meilleur de lui-même) l'exprime parfaitement [3]:
« Quand j'ai été écouté et entendu, je deviens capable de percevoir d'un œil nouveau mon monde intérieur et d'aller de l'avant. Il est étonnant de constater que des sentiments qui étaient parfaitement effrayants deviennent supportables dès que quelqu'un nous écoute. Il est stupéfiant de voir que des problèmes qui paraissent impossibles à résoudre deviennent solubles lorsque quelqu'un nous entend.» » p.164-165
« À l'inverse, comme la parole dont elle est l'autre versant inséparable, le silence de l'écoute s'apprend et se cultive dès le plus jeune âge. Apprendre à écouter, c'est apprendre à respecter les règles de circulation de la parole dans un groupe: ne pas couper la parole et attendre son tour, prendre le temps d'observer autrui, de le considérer dans sa différence. Le silence bienveillant se cultive un peu chaque jour. Et si l'école apprenait à nos enfants non seulement à s'imposer en public et à se mettre en avant, mais aussi à savoir écouter? » p.167
Le Silence des yeux :
« Comment réussir à créer et à détendre les yeux dans du vrai noir? C’est un ophtalmologue anglais qui, en 1920, a eu l’idée d’une technique simple, celle du « palming [2] » (de « paume de main » en anglais). Voici la méthode à suivre.
Commencer par frotter vigoureusement les deux paumes l’une contre l’autre pour y amener de la chaleur. Une fois les paumes réchauffées, formez une coque avec chaque main, puis couvrez délicatement vos yeux, la base des mains posée sur les pommettes et les doigts sur le front.
Gardez les yeux ouverts et restez comme cela quelques minutes, à apprécier ce silence visuel. La chaleur qui se dégage des paumes est supposée décontracter les tensions musculaires à l’intérieur et autour des yeux, tandis que l’obscurité repose la rétine.
(…) La relaxation passive des yeux est un antidote à la fatigue; elle soulage momentanément toute tension musculaire exagérée ainsi que la tension psychologique qui l’accompagne. » p.175-176
Quel espace régénérateur allez-vous choisir d'explorer?
Références:
[1] Le Van Quyen, M. (2021). Cerveau et silence. Les clés de la créativité et de la sérénité. Flammarion.
[2] Bates, W. (1920). The cure of Imperfect sight by treatment without glasses. New-York.
[3] Rogers, C. (1966). Le développement de la personne, traduction française. InterEdition.
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[4] Le silence est d'or pour le cerveau, Sylvie Chokron, Lemonde.fr, 6 septembre 2023
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